Les disciples ont un « sacré » culot. Alors que Jésus vient de leur annoncer sa passion et sa mort prochaines, ils discutent pour savoir « qui est le plus grand ». Comme souvent dans les évangiles, on perçoit un décalage entre eux et leur Maître. Parfois, celui-ci les reprend fermement, leur reprochant « leur incrédulité et leur endurcissement » (Mc 16,14), avec des paroles qui peuvent être « dures » à entendre : « Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! » (Lc 24,25)… « Hommes de peu de foi… vous ne comprenez pas encore ? » (Mt 16,8‑9) Mais ici, Jésus les reprend avec douceur, leur disant : « si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Jésus ne reproche pas à ses disciples de vouloir être les premiers, mais il leur indique les deux moyens pour y parvenir : celui de l’abaissement et celui du service. Ils correspondent respectivement à l’humilité, fondement de la vie spirituelle, et à la charité, sommet de la vie spirituelle. Et pour les mettre en pratique, Jésus leur donne un exemple concret : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ». Dans la société de son époque, l’enfant est l’être le plus fragile, le plus démuni.
Alors, frères et sœurs, quelle est notre ambition pour cette année ? L’avons-nous recommencée avec l’esprit « métro-boulot-dodo », avec comme seule ambition d’arriver le plus vite possible aux prochaines vacances, et peut-être de progresser dans notre carrière et nos études ? Ou voulons-nous grandir aux yeux du Seigneur ? « La sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure» (Bernanos). Alors, sommes-nous prêts pour l’aventure ? Si oui, comment allons-nous servir les autres, en particulier les plus fragiles, dans notre société, et dans nos paroisses ? La façon dont nous répondrons à l’appel du pape et de notre évêque d’accueillir des familles de réfugiés sera un bon test de notre véritable ambition. Mais n’oublions pas les enfants du catéchisme, les malades, les personnes âgées, et toutes les personnes qui ont besoin de notre aide !
P. Arnaud
Si quelqu’un veut être grand