Semaine du 12 avril au 18 avril 2020 – Année A
Ac 10, 34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3, 1-4; 1Co 5, 6b-8 ; Jn 20, 1-9 ; Lc 24, 13-35
Après plusieurs jours d’effort de carême, après une longue période de jeûne, de prière et de pénitence, nous voici arrivés au sommet de notre itinéraire spirituel avec joie et avec l’espoir de contempler la plénitude du mystère pascal. Mais au lieu de la plénitude, c’est le vide qui nous est donné pour méditation. Au lieu de retrouver le corps de Jésus dans le tombeau, c’est le tombeau vide qui nous est proposé. Du vide, peut-il sortir quelque chose ? Du non-sens, peut-il sortir du sens ? Bien aimés du Christ, c’est autour du sens de ce vide que je nous invite à nourrir notre méditation de Pâques.
L’évangile de ce jour commence par la découverte du tombeau vide par Marie-Madeleine de grand matin. Elle espérait trouver le corps de Jésus dans le tombeau, mais c’est plutôt le tombeau vide qu’elle découvre. Cette découverte la bouleverse et ne la laisse pas indifférente. Le tombeau vide est-ce un scandale et du non-sens ? Après elle, c’est le tour de Pierre et « l’autre disciple » de découvrir le vide. Leurs expériences du tombeau vide ne sont pas les mêmes. Tandis que le tombeau vide de Pierre constitue une inquiétude, celui de « l’autre disciple » affirme
la foi. Pour l’un, du vide ne peut sortir quelque chose. Pour l’autre, du vide peut sortir quelque chose.
Depuis plusieurs jours et semaines, les chrétiens du monde sont obligés de vivre leur foi en confinement à cause du COVID-19. Sans célébrations eucharistiques en paroisse, sans sacrement de pénitence, sans contact avec le prochain et sans Pâques en paroisse, nous nous interrogeons sur le sens de tout cet événement comme Marie-Madeleine devant le tombeau vide. Cette fête de Pâques a-t-elle du sens ? Si pour le monde, du vide ne peut sortir quelque chose, avec Dieu quelque chose peut sortir du vide. Le tombeau vide en est un exemple. Car du tombeau vide, le mystère de la résurrection de Jésus se fait contempler. Du rien quelque chose entre en existence. À la lumière de l’évangile, et inspirés par « l’autre disciple », nous sommes invités à affirmer que derrière le vide il y a quelque chose. Derrière le tombeau vide se cache le mystère pascal. Derrière chaque crise se cache un sens, même le COVID-19, la santé fragile, le souci du lendemain et les soucis existentiels cachent un sens qu’il faut voir avec les yeux de la foi dont témoigne « l’autre disciple ». Oui, du vide quelque chose peut sortir !
Père John OYEGOKE, OMI