« Être parfait comme le Père, c’est une mission de toute une vie »

Date: 22 février 2020

Semaine du 23 au 29 février 2020 – Année A
Lv 19, 1-2.17-18 ; Ps 102 ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48

Le chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu aura ponctué notre mois de février. C’est le premier des trois chapitres relatant ce qu’il est convenu de nommer le « sermon sur la montagne », prononcé par Jésus sur le mont des Béatitudes, dominant le lac de Tibériade. La célébration de la Chandeleur, le 2 février, nous a privés des Béatitudes, début de ce discours de Jésus, récit cependant bien présent dans nos esprits car toujours proclamé le jour de la Toussaint, qui en donne le ton : « Heureux » !

Avec ce sermon, c’est un peu comme si Jésus présentait le programme de vie pour celui qui veut le suivre, n’en ménageant cependant aucune des difficultés qui l’attendent. La barre est d’emblée placée bien haut, car Il avertit chacun que celui qui veut être son disciple aura des choix capitaux à faire, qui l’amèneront nécessairement à se dissocier de la manière d’être et de faire du monde qui l’entoure.

La semaine dernière, nous étions appelés à savoir faire des choix, en se laissant guider par Celui qui nous inspire et nous conduit, non comme des marionnettes, mais comme des personnes capables de sagesse, en se laissant éclairer par la Sagesse, celle de Dieu.

Les lectures de ce dimanche rappellent que la vocation du chrétien, ce n’est pas de « bien faire », mais d’être saint et parfait à l’image de Dieu, le Père. Est-ce trop nous demander, impossible à atteindre ? Il nous est demandé de devenir « vraiment les fils de notre Père ». Comment ? En laissant diffuser autour de nous l’amour reçu du Père.

Dans son exhortation « La joie et l’allégresse » (sur l’appel à la sainteté dans le mode actuel), le pape François reconnaît qu’être parfait comme le Père, entrer dans Sa sainteté, c’est la mission de toute une vie. Mais il nous donne (au n° 23) quelques conseils : écouter Dieu dans la prière et reconnaître les signes qu’Il nous donne ; demander toujours à l’Esprit ce que Jésus attend de nous dans notre existence et au moment de faire des choix ; permettre à l’Esprit de nous faire devenir des reflets vivants de Jésus Christ dans le monde d’aujourd’hui.

Cette semaine, c’est le début du Carême, c’est le moment de nous laisser nous transformer, tout doucement mais en profondeur. L’essentiel n’est pas que cela soit visible aux yeux des autres mais que cela soit véritablement vivant au sein de nous-mêmes et constitue une réelle raison d’être. « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? »
nous dit l’apôtre Paul dans sa 1ère lettre aux Corinthiens. Que ce carême nous permette d’en prendre pleinement conscience et que nous fassions le choix d’appartenir au Christ. Mercredi, en recevant les cendres sur nos fronts, « convertissons-nous et croyons en l’Évangile». Dieu nous attend pour nous donner la joie parfaite, pour nous rendre « Heureux ». Alors, en route et ne manquons pas ce rendez-vous !

François Demaison, diacre permanent

Illustration Maurice Denis -Heureux Les coeurs purs