SEMAINE SAINTE
Année A
Mt 21, 1-11; Is 50, 4-7; Ps 21 ; Ph2, 6-11 ; Mt 26,14-27, 66
Le coronavirus sème la peur parce qu’il est invisible : on ne le maîtrise pas (encore), il est sournois, possiblement mortel et on peut le transmettre sans le savoir.
Comme le mal, comme le péché, on le connaît par les dégâts qu’il laisse en nous et autour de nous. Ce micro virus nous a arrêtés et il fait réfléchir toute notre planète sur la question de nos orientations de vie : le virus n’a pas de frontière, il n’a pas d’autre vecteur de transmission que notre corps, notre salive, notre volonté. Il pose à chacun la question de son incarnation, de la solidarité, du sens de la responsabilité. C’est d’abord notre attitude, notre comportement qui est au cœur de cette question : Comment vivons-nous ? Comment protégeons-nous l’autre ? Quelle place ont pris les réalités matérielles dans notre vie ? Quelle place ont les autres ?
Dieu n’envoie pas le malheur. Le 4ème dimanche de Carême avec l’évangile de l’aveugle-né, nous avons médité cet échange de paroles entre les disciples et Jésus au sujet de ce handicap : « Qui a péché, lui ou ses parents ? Ni lui ni ses parents… » affirme Jésus. Cf. Jn 9,3. Dans sa Passion, Jésus subit le mal injuste et il reste pourtant un homme de foi, d’amour et d’espérance dans tout ce malheur. Il est décentré de lui-même, parle à sa mère, annonce au bandit qu’il sera au Paradis le soir même, prend soin de son disciple… Il ne cherche pas le sens de sa souffrance (une explication théologique), il donne du sens (aimer, pardonner, servir, sauver, être présent) à ce qui n’a pas de sens en soi ! Ce malheur que nous subissons est-il aujourd’hui l’opportunité de redonner un sens à notre vie ?
Tous les soirs, à 20h00 nous manifestons notre gratitude pour ces femmes et ces hommes qui se donnent, non sans danger pour eux-mêmes, afin de soigner les autres. Dans le même temps nous apprenons que des escrocs criminels profitent de la confusion générale pour se faire de l’argent en vendant du matériel de première nécessité… qu’ils n’ont pas !
Une nouvelle fois, ces jours-ci, avec la grande Semaine Sainte, nous allons être invités à méditer les conséquences funestes d’actes inspirés par le péché d’égoïsme et à contempler la grandeur et la noblesse de celui-ci qui aimant jusqu’au bout va donner sa vie pour nous.
Que les grandes liturgies dans lesquelles nous allons entrer nous aident à prier pour ceux qui souffrent et pour ceux qui font souffrir.
Prions le Christ, qu’il nous donne de lui ressembler… un peu plus.
Père Vincent Paulhac