Ac 10, 34a. 37-43 ; Ps 117 ; Col 3, 1-4 ; Jn 20, 1-9
Croire que Jésus est ressuscité reste difficile pour beaucoup de chrétiens. Mais cela reste admissible pour la plupart. Croire en notre propre résurrection semble plus difficile – comme cela le fut aussi au début de l’Église pour certains : Si l’on proclame que Christ est ressuscité, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? (1 Co 15, 12)
Saint Paul ajoute un degré de foi supplémentaire en nous disant : Vous êtes ressuscités avec le Christ. (Col 3,1) Autrement dit : la résurrection nous est déjà donnée. Nous sommes déjà passés sur le versant de la vie éternelle. Notre vie appartient déjà au Christ ressuscité, elle est habitée par la gloire de Dieu. Lors du baptême, la remise du vêtement blanc manifeste cela par les paroles qui l’accompagnent : « Vous êtes une création nouvelle dans le Christ : vous avez revêtu le Christ ; ce vêtement blanc en est le signe. » Et la lumière du cierge baptismal, signe du Christ ressuscité qui illumine nos vies, va dans le même sens : En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. (1 Th 5,5)
Pour comprendre cela, rien ne vaut l’exemple. Je laisse la parole à Marielle, l’épouse du gendarme assassiné dont les obsèques viennent d’être célébrées :
« Il se sentait intrinsèquement gendarme. Pour lui, être gendarme, ça veut dire protéger. Mais on ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle. C’est le geste d’un gendarme et le geste d’un chrétien. Pour lui, les deux sont liés, on ne peut pas séparer l’un de l’autre. Arnaud est revenu à la foi de façon forte vers la trentaine. [….] Les obsèques de mon mari auront lieu en pleine semaine sainte, après sa mort un vendredi, juste à la veille des Rameaux, ce qui n’est pas anodin à mes yeux. C’est avec beaucoup d’espérance que j’attends de fêter la résurrection de Pâques avec lui. »
Père François Contamin