Le Ministère diaconal

Lorsque l’on souhaite faire une présentation brève du ministère diaconal, on a souvent recours aux mots serviteurs, servir, etc… ; le diacre étant alors perçu comme celui qui, dans l’Église, serait Le Serviteur, rappelant aux chrétiens qu’ils sont appelés à le devenir pour que l’Église soit servante.

Souvent, on regroupe le ministère diaconal autour de trois services (diaconies) : Parole, Liturgie, Charité ; mais la mission du diacre n’est pas ciblée que sur l’une ou l’autre de ces trois diaconies. Si dans la mission qui lui a été confiée, le diacre dissocie l’aspect liturgique de l’aspect social, s’il délaisse l’autel et la proclamation de la Parole pour se consacrer tout entier à la solidarité ou si au contraire il ne s’investit que dans la célébration de la Parole et qu’il n’établit aucun rapport, aucun lien entre les deux aspects du ministère diaconal que sont l’aspect liturgique et l’aspect social, cela pose la question :

Quel signe de diacre serviteur dans une Église servante donne-t-il ?

Quelle signification ?

La mission le diacre n’est pas de rendre service ni d’être utile, il est SIGNE, un lien envoyé indifféremment vers l’intérieur, les chrétiens, comme au devant de ceux qui sont loin de l’Eglise. Il faut comprendre le ministère du diacre comme un service de la communion entre tous les hommes et les femmes, s’assurer que la porte est toujours ouverte, et dans les deux sens!

De même que l’Évêque ordonne des prêtres afin que, par eux, la charge pastorale soit prise en charge, l’Évêque ordonne des diacres, en vue de ce qu’ils signifieront et non pas en vue de tâches à remplir. En ordonnant des diacres qui sont ses diacres, l’Evêque pose un acte par lequel il adresse à lui-même la vérité de son ministère : une Église servante.

Envisager, penser que le ministère diaconal pourrait être dirigé plutôt vers l’intérieur, la communauté chrétienne, ou plutôt vers l’extérieur, le monde, est, me semble-t-il une erreur ; le ministère du diacre comme celui de tous les baptisés est pleinement présent des deux côtés car présent dans la communauté rassemblée, il est signe de l’Église qui va à la rencontre des hommes et des femmes là où le vivre ensemble est fragilisé, bafoué, parfois menacé et souvent inconnu.

N’oublions jamais que l’on ne se fait pas serviteur, mais que l’on devient serviteur par le don de l’Esprit.