Des hommes de toutes civilisations ont prié pour leurs morts, signant là leur humanité. Alors, qu’est-ce qui nous différencie, nous chrétiens ? Comment prions-nous pour nos défunts ? D’une part en rendant grâce à Dieu pour eux ; d’autre part en intercédant pour eux ; enfin en nous convertissant.
Une première tonalité de la prière pour les défunts est l’action de grâce : pour ce qu’ils ont été, et pour ce qu’ils sont maintenant. Il est bon d’abord de se souvenir de leur vie passée, non pour cultiver la mélancolie, mais pour les remercier – et remercier le Seigneur en même temps – de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils ont fait de bon, de beau, de vrai. Il ne s’agit pas de les canoniser, mais de reconnaître ce qui dans leur vie a revêtu une dimension d’éternité : leur amour pour les personnes – leur conjoint, leurs enfants, leurs proches… – quelques-unes de leurs œuvres, de leurs paroles… Nous rendons grâce à Dieu pour ce que nos défunts ont vécu, mais aussi pour ce qu’ils vivent maintenant : ils sont sur « l’autre rivage », enfin à l’abri des tempêtes, transformés par l’amour de Celui qui les a accueillis.
Notre action de grâce, cependant, est accompagnée d’intercessions, car nous ne savons pas si leur transformation s’est déjà totalement réalisée ou non. Au moment de leur mort, les défunts ont été jugés (l’Église parle du « jugement particulier »). La question n’est pas de savoir s’ils avaient fait le bien ou le mal, car la réponse est clairement « les deux », comme pour chacun d’entre nous, la question est de savoir s’ils s’étaient pleinement convertis. Si ce n’était pas le cas, le purgatoire permet à l’âme qui désire Dieu mais qui souffre encore des conséquences de ses péchés d’être purifiée: « Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision béatifique. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise: sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Saint Jean-Paul II).
En intercédant pour les autres, nous prenons mieux conscience que nous sommes pécheurs, et que nous aussi serons jugés un jour… C’est donc une invitation à nous convertir dès maintenant.
Alors, durant toute l’année mais particulièrement durant ce mois de novembre, comme l’Eglise nous y invite, prions pour les défunts, dans un esprit d’action de grâce, d’intercession et de conversion !
P. Arnaud Duban
Prions pour les défunts